- emblée (d')
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⇒EMBLÉE (D'), loc. adv.Du premier coup, tout de suite. Ceux-là ne sont pas arrivés d'emblée à l'espérance qui les soutient maintenant, leur foi a passé par mille épreuves (SAND, Lélia, 1939, p. 351). Votre livre m'a fait passer une nuit blanche. Je l'ai lu, d'emblée, d'un seul coup (FLAUB., Corresp., 1868, p. 391). J'(...) avais, comme n'avait cessé de le répéter Mme Cottard, « fait d'emblée, de prime abord, la conquête de Mme Verdurin » (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 608). Il eût désiré ne pas avoir réussi d'emblée, apprendre avec peine et application son nouveau rôle (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 447).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1121 an emblét « clandestinement, en cachette » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 311); ca 1165 en emblee « id. » ([CHR. DE TROIE], G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1599); av. 1453 d'emblée (à propos de la prise d'une ville), « par surprise » (MONSTRELET, Chron., éd. Douet d'Arcq, liv. II, chap. 68 ds LITTRÉ) d'où XVe s. d'emblee « immédiatement » (Le Jugement du povre amant banny, éd. A. Piaget ds Romania t. 34, pp. 375-411, vers 141). Loc. formée du part. passé subst. de embler. Fréq. abs. littér. :360. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 159, b) 277; XXe s. : a) 353, b) 1 033. Bbg. ROG. 1965, p. 130. — THOMAS (A.). Nouv. essais 1904, p. 236.
emblée (d') [dɑ̃ble] loc. adv.ÉTYM. Av. 1453, « attaque par surprise »; à (en) emblée « en cachette », XIIe; du v. embler.❖♦ Du premier coup, au premier effort fait pour obtenir le résultat en question. ⇒ Abord (d'), entrée (d'entrée de jeu); aussitôt. || Il a emporté le marché d'emblée. || Conquérir d'emblée son auditoire, son public (→ À-propos, cit. 6). || Adopter d'emblée un projet, un plan (→ Amphithéâtre, cit. 1). || Il fut d'emblée élu président. || Marquer d'emblée un but.0 (…) je venais de m'installer parmi les amis du grand écrivain, d'emblée et tranquillement, comme quelqu'un qui, au lieu de faire la queue avec tout le monde pour avoir une mauvaise place, gagne les meilleures, ayant passé par un couloir fermé aux autres.Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 180.
Encyclopédie Universelle. 2012.